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babyboomers

10 novembre 2013

la nuit des temps

J'étais né en France au milieu de français a peine sortis d'une guerre qui les avait hérissés contre le "bosche" et poussé à faire des enfants.

Des français normaux, des jeunes bondissants et des vieux bedonnants peut être pas tous avec béret et baguette mais quand même un peu du genre.

Des français qui parlaient français , parfois patois, mais qui se comprenaient dans un esprit commun de raleries futiles et de contestation stérile.

Une France hexagonale sur le mur d'une classe chauffée avec un poêle dont on disait que les plus cancres en étaient le plus prés.

Autrement dit que la "cantritude" était inversement proportionnelle à la distance séparant l'élève du poêle. [(x²-i)(x-1)]*(n-3)² pour ceux qui ont été cancres mais réchauffés.

 

La "cantritude" de l'époque, puisqu'il faut bien parler d'époque, consistant à faire plus de 5 fautes sur un texte de 25 lignes. Ce serait presque une béatification immédiate aujourd'hui que de faire aussi bien qu'un cancre passé et de se contenter de 6 fautes dans 25 lignes.

Difficile à faire dans des SMS sans orthographe mais, il faut bien en convenir, sans intérêt dans 99,99% des cas. Vous voulez un exemple (traduit en français en plus) ? :

"je suis chez Alex, on s'éclate, à plus"

C'est la traduction française du SMS " normal", à la fois informatif, bref, explicite et sans intérêt que ce soit pour l'expéditeur ou le destinataire qui s'empresse de répondre :

" c'est top !! à plus "

Tout un chacun étant fixé sur le sort de son prochain, la vie peut continuer, pointillée de SMS indispensables,

Nous allons revenir sur des temps plus compliqués certes, mais plus sereins.

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10 juillet 2013

on s'indigne ?

En fait, je ne me mobilise pas et c’est une des raisons qui me font penser que je prends de l’âge. Parce qu’il est, d’après ce que j’entends et vois, de bon ton de se mobiliser, de s’engager voire même de s’indigner.

Si vous avez une fuite d’eau, indignez-vous ! Après, vous appellerez un plombier mais c’est d’autant plus secondaire qu’il n’y a plus de plombier libre.

Parce que, ledit plombier ou plutôt celui qui aurait dû en faire office,  s’indigne,  s’engage et se mobilise mais ne  sait rien de la plomberie faute de l’avoir apprise.

Le temps est donc venu où l’indignation et la mobilisation remplacent l’action. Il se peut que ce soit bon et efficace dans certains domaines mais ça reste insuffisant en matière de fuite d’eau notamment.

D’autant qu’il en rare d’avoir une fuite d’eau en public aussi indigné soit on.

Parce que l’indignation s’exerce en nombre et pas en solitaire, même, et c’est la une particularité récente, si le sujet d’indignation des participants n’est pas le même.

Ça ouvre des horizons nouveaux aux jeunes générations dont chacun des membres peut se joindre à toute manifestation de foule pour s’indigner sur ses propres préoccupations même si l’origine du rassemblement est complètement étranger à son problème.

C’est d’ailleurs assez typique des manifestations actuelles où chacun amène, outre son problème personnel, l’instrument de son choix, la banderole à son goût, etc.., le but ultime perçu étant de faire le maximum de bruit censé exprimer un maximum d’indignation.

Et les sujets sont nombreux ! Finie ou presque, la période où les manifestations portaient sur le niveau de vie  ou le niveau de confort des manifestants eux-mêmes. Si cette forme d’expression existe encore, elle est largement dépassée en fréquence par des mouvements d’indignation dont le sujet reste flou tant les récriminations sont nombreuses, disparates voire contradictoires.

Cette manie du rassemblement stérile est tellement entrée dans les meurs que des réunions farfelues ont lieu à tous propos.

Je comprends qu’on aille dans un stade encourager les joueurs, qu’on y aille également pour la magie du lieu mais les cris et hurlement adressés à un écran géant alors que personne n’est là pour les écouter ( ?) me font tout simplement penser, qu’en dépit du progrès, l’équipement des ménages est audio visuellement défaillant. Ou que le citoyen moyen est tellement solitaire que toute activité publique, quel qu’en soit l’inutilité est un moyen de combattre l’isolement.

Il y a même des téléphones portables pour ça…mais j’en parlerai une autre fois.

9 juillet 2013

entre nous

Là, je vais trop vite. L'âge étant quelque chose de relatif, la foudre sénile ne s'abat pas sur tout le monde le même jour et au même âge.

Toujours est-il que si vous avez ouvert les yeux entre la fin de la guerre et l’avènement du Général De Gaulle, vous faites partie de ceux que ce propos concerne.

Il n’est nullement question d’un discours éducatif ou moralisateur mais d’une réflexion partagée et ouverte sur les années qui se sont écoulées depuis votre premier cri jusqu’à ce jour.

Par fin de guerre, j’entends la seconde (pour ne pas dire deuxième) parce qu’il me semble que ceux qui ont connu les années folles sont encore d’un autre temps.

Pour ma part, on m’a tellement répété que « si j’avais connu la guerre…. » que j’en ai été saoulé avant même d’avoir envisagé de compatir.

D’autant que mes ancêtres semblent avoir été de farouches ennemis de l’envahisseur. Que, ce faisant, ils rejoignent a priori la quasi-totalité de leurs congénères survivants et qu’il y a lieu de se demander avec raison qui a bien pu faire tourner le pays quand il était sous administration étrangère.

C’est la raison pour laquelle, je n’inclus pas dans cette communauté ceux qui ont été « de la première heure » mais ceux qui sont arrivés après la bataille autrement dit, après la fermeture. Normalement, je devrais éviter les « ronchons ».

Tout ça pour dire que je n’ai aucun souvenir du Président Auriol (sous lequel je suis né) et qu’il doit en être ainsi pour beaucoup d’entre nous.

J’ai dit « sous lequel » parce que ça se dit encore, que mes enfants, paraît-il, sont nés sous Giscard et Mitterrand et qu’on continue à naître « sous ».

Ou c’est une référence à la royauté, ou c’est une évocation de la louve romaine ou c’est le prestige du veau élevé sous la mère ou c’est n’importe quoi.

Ou vous le savez et dites le vite pour ne pas laisser vivre les autres dans l’obscurantisme.

Auriol, c’était pour vous situer l’époque.

Aux dires de ceux qui avaient déjà le cerveau actif à cette époque, les hivers étaient froids (beaucoup plus froids), les étés étaient chauds (pas beaucoup plus chauds), les printemps étaient fleuris et les champignons poussaient à l’automne (beaucoup plus de champignons).

En gros, c’était bizarrement beaucoup plus dur mais beaucoup mieux quand même, ce qui dénote une espèce de masochisme héroïque largement répandu.

Personnellement, je ne vous parlerai pas des turpitudes saisonnières de mes premières années, pas plus que de celles qui ont suivi.

Je suis, comme vous, dans l’attente craintive de ce réchauffement climatique qui doit amener des rhinocéros dans mon jardin et qui dévaste systématiquement une partie de la planète où je n’ai jamais mis les pieds et où je n’envisage pas un seul instant de les mettre.

Honnêtement, ça vous est déjà passé par la tête de prendre vos congés sur un morceau de banquise isolée et, qui plus est, de convoquer la presse ?

Donc, j’attends dans l’ignorance avec cette résignation qui vient quand on compte bien échapper au désastre, résignation que les années qui passent font presque passer pour de la sagesse.

Et non, je n’ai pas l’âme mobilisatrice, je n’ai pas l’indignation guerrière qui serait susceptible de me faire descendre dans la rue pour sauver l’ours ou le phoque ni même la peau de zibeline dont je n’ai jamais su distinguer la vraie de la fausse. Idem pour les ours et les phoques d’ailleurs.

Il y des méchancetés qui m’ont échappé et je vous jure n’avoir jamais mangé ou porté sur moi de l’ours ou du phoque. Toujours est-il que je n’ai pas entrevu l’ombre d’une corne de rhinocéros au milieu de mes hortensias.

Mais nous sommes quand même dans un registre totalement nouveau et je n’ai pas souvenir d’avoir entendu parler d’être réchauffé au cours de mes jeunes années.

Je me trompe peut-être, mais nous avons tous en commun, d’avoir évité d’être cuits dès l’enfance.

Je vous retrouve plus tard…

 

 

 

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